Code d’éthique et Normes de pratique de l’OTSNE

Lexique

Abus sexuel

Il s’agit d’une forme d’inconduite sexuelle. Cela comprend les comportements suivants entre un(e) T.S. et une personne utilisatrice des services ou une personne vulnérable qui a reçu des services dans le passé, comme :

  • les rapports sexuels, y compris : le contact génital-génital, génital-anal, oral-génital ou oral-anal ;
  • la masturbation de la personne utilisatrice des services par la (ou le) T.S. ;
  • un(e) T.S. qui encouragerait une personne utilisatrice des services à se masturber en présence ou au profit de la (ou du) T.S. ; ou
  • la masturbation de la (ou du) T.S. en présence de la personne utilisatrice des services.

Afrocentrisme (afrocentrique) et Afrocentricité

Le concept d’afrocentricité et de savoir afrocentrique trouve ses origines théoriques dans un ouvrage de Molefi Kete Asante intitulé « Afrocentricity : The Theory of Social Change »38. L’afrocentricité consiste à placer l’histoire, la culture et le patrimoine africains et afro-canadiens au centre de tout ce qui concerne les personnes de descendance africaine. L’afrocentricité sert de pilier pour centrer, honorer et protéger les systèmes de connaissances, les pratiques et les modes de vie ancestraux africains39. « L’afrocentricité poursuit plusieurs objectifs généraux, mais quatre d’entre eux reviennent régulièrement dans la documentation qui lui est consacrée : 1) l’afrocentrisme dénonce et lutte activement contre la “domination raciale blanche” sur les Afro-Américains ; 2) il transforme les Afro-Américains vers leur centre culturel ; 3) il convertit les Afro-Américains à une idéologie de valeurs, de spiritualité et de rituels ; et 4) il analyse des disciplines telles que la littérature, l’histoire, la linguistique, la politique, la science, la religion et l’économie dans une perspective afrocentrique »40. Lorsque les T.S. interviennent auprès de personnes utilisatrices des services qui sont d’origine africaine, il leur faut comprendre l’identité collective par opposition à l’individualisme, le lien entre toutes choses et l’harmonie de pensée, du corps et de l’esprit, ainsi que la valeur accordée à l’amitié, la compassion, le partage, l’honnêteté, le courage et la maîtrise de soi. Les T.S. doivent travailler à tous les niveaux du système et impliquer la famille, la famille élargie et la communauté41.

Approche réparatrice et pratique qui tient compte des traumatismes

Il s’agit d’un cadre fondé sur les forces et les points forts, ancré dans la compréhension et la prise en compte de la portée des traumatismes. Il met l’accent sur la sécurité physique, psychologique et émotionnelle de chacun et offre aux personnes survivantes la possibilité de retrouver un sentiment de contrôle et d’autonomie42.

Autodétermination

C’est une valeur fondamentale du travail social qui renvoie au droit à l’autonomie et à la liberté de choix sans ingérence d’autrui. L’autodétermination est codifiée dans la pratique par le biais de mécanismes en matière de consentement éclairé. Les T.S. peuvent être tenu(e)s de restreindre l’autodétermination lorsqu’une personne utilisatrice des services n’a pas la capacité de prendre des décisions ou afin de prévenir un préjudice43.

Dans le contexte du travail social autochtone, l’autodétermination s’inscrit dans une voie de consentement total et de participation active des peuples autochtones aux processus décisionnels dont les conséquences sont favorables au bien-être général de l’individu, de la famille et de la communauté44.

Autogestion de la santé

Le fait de jouer un rôle actif dans la protection de son propre bien-être et de son bonheur, en particulier pendant les périodes de stress.

Cabinet privé

L’exercice en cabinet privé, tel que défini à l’article 2(j) du « Social Workers Act », désigne la prestation de services sociaux par des personnes exerçant à titre autonome, tel que déterminé par l’Ordre. Cela signifie que les T.S. autorisé(e)s ou les candidat(e)s à la profession qui sont en règle fournissent des services sociaux dans leurs domaines de compétence, à l’exclusion des services de clinicien(ne)s spécialisé(e)s (voir ailleurs dans le lexique).

Selon le comité d’examen, le travail autonome dans le domaine du travail social implique que :

  1. La (ou le) T.S. est seul(e) responsable des obligations liées à son activité.
  2. La (ou le) T.S. facture une personne utilisatrice des services ou une organisation associée à celle-ci pour la prestation de ces services, comme le prévoit l’article 5A du « Social Workers Act ».

Il est important que les T.S. fassent la distinction entre l’engagement à contrat et l’embauche en tant qu’employé. Les agent(e)s contractuel(le)s, qui ne sont pas considéré(e)s comme des employé(e)s d’une agence et ne sont donc pas couvert(e)s par l’assurance responsabilité civile de ladite agence, doivent s’inscrire en tant que praticien(ne)s en cabinet privé avant de commencer à travailler. Cette inscription est nécessaire en raison du fait que ces T.S. facturent leurs services de manière indépendante. À l’inverse, si un(e) T.S. est employé(e) par une agence qui assure la supervision, couvre l’assurance responsabilité civile et rémunère sur la base d’un salaire ou d’un taux horaire plutôt que d’honoraires à l’acte, l’inscription en tant que praticien(ne) en cabinet privé n’est pas nécessaire.

Capacité

La capacité à comprendre les informations pertinentes à une décision et à mesurer les conséquences vraisemblablement prévisibles du choix d’agir ou de ne pas agir. La capacité est propre à chaque décision ; ainsi, une personne peut être capable de décider d’un lieu de résidence, par exemple, mais être inapte à décider d’un traitement. La capacité peut évoluer au fil du temps45.

Compétence et Compétence continue

La capacité démontrée d’un individu à accomplir une activité, une tâche ou un acte professionnels46. Les « Social Workers Regulations »47 définissent le terme « compétent » comme « la capacité d’intégrer et d’appliquer les connaissances, les aptitudes et le jugement nécessaires pour exercer de manière sécuritaire et éthique dans un rôle et un cadre de pratique désignés » (p. 4). À son tour, la « compétence continue » désigne « l’amélioration, tout au long de la carrière des connaissances, des aptitudes et du jugement nécessaires pour exercer de manière sécuritaire et éthique »48. Établir la compétence professionnelle est un processus continu.

Comportement à caractère sexuel

Un comportement à caractère sexuel désigne tout agissement, toute conduite ou tout propos de la part d’un(e) T.S., qu’il s’agisse d’une menace, d’une tentative ou d’un acte avéré, ayant une connotation, une caractéristique ou une qualité sexuelle. L’expression « comportement à caractère sexuel » ne comprend pas les interventions ou les questions cliniquement justifiées.

Comportement à caractère sexuel avec des membres de la profession et des étudiant(e)s

Un comportement à caractère sexuel avec un(e) autre membre de la profession ou un(e) collègue de l’organisation peut être considéré comme une inconduite sexuelle si les conséquences d’un tel comportement risquent d’entraîner des répercussions négatives sur un(e) personne qui utilise les services ou sur une relation de travail.

Le fait d’adopter un comportement à caractère sexuel avec un(e) étudiant(e) que la (ou le) T.S. supervise ou à qui elle (ou il) enseigne constitue une inconduite sexuelle.

Confidentialité

Il s’agit ici d’une valeur professionnelle qui insiste sur le fait que les informations obtenues dans le cadre professionnel doivent rester confidentielles et ne pas être divulguées à des tiers, sauf si la personne qui utilise les services donne son consentement éclairé ou s’il existe une obligation professionnelle ou légale de divulguer ces informations sans le consentement éclairé de la personne concernée. Le « Personal Health Information Act (PHIA) » régit les droits des personnes et les obligations des « dépositaires » dans le système de santé en ce qui concerne les renseignements médicaux49.

Conflit d’intérêts

Il s’agit d’une situation dans laquelle un(e) membre de l’Ordre des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux de la Nouvelle-Écosse (OTSNE) a un intérêt ou un engagement personnel, financier ou professionnel qui suscite une crainte raisonnable que cet intérêt ou cette obligation puisse influencer le (ou la) membre dans l’exercice de ses responsabilités professionnelles.

Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une influence réelle pour qu’il y ait situation de conflit d’intérêts. Il suffit qu’il y ait une crainte raisonnable qu’une telle influence puisse exister. L’une des caractéristiques d’une situation de conflit d’intérêts est le fait qu’une personne raisonnable, informée de toutes les circonstances, aurait une crainte raisonnable que cet intérêt puisse influencer le (ou la) membre. L’influence n’a pas besoin d’être réelle, elle peut simplement être perçue. Cependant, la simple possibilité ou le simple soupçon d’influence ne suffit pas à créer un conflit d’intérêts. L’intérêt doit être suffisamment important pour susciter une « crainte raisonnable » que l’intérêt personnel, financier ou autre intérêt professionnel puisse influencer le (ou la) membre dans l’exercice de ses responsabilités professionnelles50.

Consentement éclairé

Pour que le consentement au traitement [à la participation à une consultation ou à un programme, ou à la divulgation d’informations professionnelles à un tiers] soit valide, il faut qu’il soit « éclairé ». Le patient doit avoir reçu des explications suffisantes sur la nature de l’examen ou du traitement qui est envisagé et sur les résultats anticipés, de même que sur les risques significatifs qui s’y rattachent et les solutions de rechange possibles. Les renseignements donnés doivent permettre au patient de prendre une décision éclairée. Dans les cas où le patient est mentalement inapte, la discussion doit avoir lieu avec la personne chargée d’accorder un consentement subrogatoire [aussi appelée (le ou la) mandataire spécial(e)]51.

Décolonisation

Processus visant à mettre fin à la domination culturelle, politique et économique des peuples colonisés par leurs colonisateurs. La décolonisation passe par la reconquête de la souveraineté, la restitution des terres et des droits autochtones, ainsi que la revitalisation des pratiques culturelles, des langues et des traditions qui ont été réprimées ou éradiquées sous le joug colonial.

Défendre

Le fait de représenter ou de défendre de façon directe les autres. Dans le domaine du travail social, cela consiste à lutter pour les droits des individus, des groupes ou des communautés par une intervention directe ou par l’autonomisation. Il s’agit d’une obligation éthique de la profession52.

Déterminants sociaux structurels de la santé

Les déterminants sociaux structurels de la santé désignent les politiques et les cadres économiques, sociaux et politiques systémiques et généraux qui façonnent les conditions de la vie quotidienne. Ces facteurs établissent la répartition du pouvoir, de la richesse et des ressources sur le plan mondial, national et local, influençant de manière fondamentale les résultats en matière de santé des individus et des communautés. Ils comprennent les mécanismes par lesquels les hiérarchies sociales sont créées et maintenues, tels que les lois, les politiques économiques, les normes sociétales et les systèmes politiques, qui contribuent tous aux inégalités en matière de santé en déterminant l’accès aux ressources et aux possibilités propices à la santé. Les déterminants structurels sont les causes profondes des disparités observées dans les déterminants sociaux de la santé, tels que l’éducation, l’emploi, le logement et l’accès aux soins de santé, et jouent donc un rôle essentiel dans la constitution des inégalités en matière de santé entre les différentes populations.

Détresse morale

La détresse morale correspond à l’angoisse résultant du conflit entre les principes éthiques d’une personne et les exigences de son milieu de travail. Ce concept reconnaît les contraintes structurelles et les obstacles auxquels les T.S. peuvent être confronté(e)s dans leur pratique éthique. Les contraintes structurelles peuvent inclure les politiques organisationnelles, les exigences légales, les normes, le manque de ressources, l’objectivation des personnes qui utilisent les services, l’augmentation de la charge administrative des T.S. et l’absence de soutien pour une pratique efficace et une prise de décision éthique53.

Dilemme éthique

Trois conditions doivent être réunies pour qu’une situation soit considérée comme un dilemme éthique. La première condition est remplie dans les situations où un(e) T.S. doit prendre une décision quant à la meilleure ligne de conduite à adopter. La deuxième condition exige qu’il y ait plusieurs lignes de conduite possibles. La troisième condition veut que, quelle que soit la ligne de conduite adoptée, un principe éthique soit compromis. En d’autres termes, il n’y a pas de solution parfaite.

Discrimination

Traitement injuste ou préjudiciable envers une personne ou un groupe de personnes qui les empêche d’avoir pleinement accès aux possibilités et aux avantages auxquels ont accès d’autres membres de la société […] fondé sur la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, l’état matrimonial, la situation de famille, les caractéristiques génétiques, la déficience ou l’état de personne graciée54.

Diversité culturelle

Modèles intégrés de comportements humains divers et uniques, comprenant les attitudes, les pensées, les communications, les actions, les traditions, les coutumes, les croyances et les valeurs. La culture englobe également la diversité fondée sur la race, l’origine ethnique, la religion, les capacités, le handicap, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, l’identité de genre, l’âge et les différences générationnelles55.

Diversité des personnes utilisatrices des services

La diversité des origines culturelles, du patrimoine, des langues, des croyances et des pratiques spirituelles, des identités et des expériences parmi les individus, les couples, les familles, les groupes, les communautés et les organisations auprès desquels les T.S. interviennent.

Droits de la personne

Les droits de la personne décrivent la façon dont nous nous attendons instinctivement à être traités en tant que personnes. Les droits de la personne définissent ce que nous sommes tous en droit d’avoir : une vie d’égalité, d’équité, de dignité et de respect, et une vie exempte de discrimination et d’oppression. Ils incluent le droit de vivre sans craindre la torture, le droit de vivre libre d’esclavage, le droit d’être propriétaire de biens, et le droit à l’égalité et à la dignité, et de vivre libre de toute forme de discrimination. Au Canada, les droits de la personne sont protégés par des lois fédérales, provinciales et territoriales. En Nouvelle-Écosse, outre la législation fédérale, les droits de la personne sont protégés par le « Human Rights Act » et défendus par la Commission canadienne des droits de la personne56.

Enfant et âge du consentement

Afin que le consentement soit valide en vertu du « Personal Health Information Act (PHIA) », les personnes concernées doivent comprendre les informations pertinentes aux décisions en matière de soins de santé et saisir les conséquences de ces décisions. Cette loi reconnaît que les mineurs peuvent avoir la maturité nécessaire pour donner leur consentement, ce que l’on appelle les « mineurs matures », et cette capacité peut varier selon les situations et évoluer avec le temps. Par conséquent, la capacité des mineurs à consentir est évaluée au cas par cas, en tenant compte de leur niveau de compréhension et de maturité pour chaque décision en matière de soins de santé. Par exemple, un jeune de 17 ans peut être capable de consentir à certaines interventions, mais pas à d’autres. En Nouvelle-Écosse, il n’y a pas d’âge précis à partir duquel les enfants ou les jeunes obtiennent automatiquement le droit de consentir à une intervention ou à la divulgation d’informations. Les T.S. doivent déterminer individuellement si une personne mineure est capable de prendre des décisions éclairées concernant ses soins, en tenant compte de la situation et des capacités propres à chaque personne d’âge mineur. Pour plus de renseignements, veuillez consulter le document du « PHIA » portant sur le consentement, la capacité et les mandataires spéciaux57.

Épuisement professionnel

Le stress et la frustration engendrés par le milieu de travail : des salaires insuffisants, des exigences irréalistes, une charge de travail excessive, des horaires difficiles, une mauvaise gestion et une supervision inadéquate58.

Équité, diversité et inclusion (EDI)

Cadre conceptuel qui prône le traitement équitable et la pleine participation de toutes les personnes, en particulier les populations qui ont été historiquement sous-représentées ou victimes de discrimination en raison de leurs antécédents, de leur identité, de leur handicap ou d’autres facteurs. L’équité consiste à fournir des ressources en fonction des besoins afin d’aider les populations diverses à atteindre leur meilleur état de santé et d’autres aptitudes fonctionnelles. La diversité fait référence à la représentation ou à la composition de divers groupes d’identité sociale au sein d’une organisation ou d’une communauté. L’inclusion vise à créer un environnement qui valorise et célèbre les (et est sensible aux) différentes approches, expressions, perspectives et expériences59.

Exclusion sociale

Les gens qui sont socialement exclus sont plus vulnérables économiquement et socialement, et par conséquent ils ont tendance à avoir des expériences amoindries dans la vie. L’exclusion sociale décrit un état dans lequel les individus sont incapables de participer pleinement à la vie économique, sociale, politique et culturelle, ainsi que le processus menant à cet état et qui maintient celui-ci en place. L’exclusion sociale des populations autochtones résultant du colonialisme et des politiques sociales actuelles a des répercussions sur l’éducation, les revenus et l’emploi, ainsi que sur la répartition inéquitable des ressources6061.

Facteurs intersectionnels d’exclusion

Il s’agit ici d’un manque d’appartenance, d’acceptation et de reconnaissance résultant de facteurs croisés (intersectionnels) tels que le genre, l’identité sexuelle, l’origine ethnique, le handicap, les expériences en matière d’immigration, la santé ou la situation économique62.

Famille

Elle comprend toute personne jouant un rôle important dans la vie d’un individu. Cela peut inclure une ou plusieurs personne(s) qui n’ont aucun lien juridique avec l’individu. Les membres de la famille incluent les conjoint(e)s, les partenaires conjugaux et intimes, qu’ils soient de sexe différent ou de même sexe. Le terme « partenaires conjugaux » dans cette définition englobe également toutes les relations homosexuelles juridiquement reconnues, y compris les unions civiles et les arrangements d’intérêt mutuel. La famille comprend les parents d’un(e) patient(e) mineur(e), quel que soit le sexe de l’un ou l’autre des parents63. De nombreux jeunes et adultes 2ELGBTQIA+ entretiennent des relations difficiles, voire inexistantes, avec les personnes qui les ont élevé(e)s. La famille choisie est souvent le groupe d’amis de toute une vie qui fait office de famille aimante et de source de soutien64.

Groupe méritant l’équité

Défini comme un « groupe de personnes qui, parce qu’elles font l’objet de discrimination systémique, sont confrontées à des obstacles qui les empêchent d’avoir le même accès aux ressources et aux occasions auxquelles ont accès d’autres membres de la société et qui sont nécessaires pour qu’elles obtiennent des résultats justes. […] Certaines personnes pourraient préférer le terme “groupe méritant l’équité” parce qu’il met l’accent sur le fait que l’atteinte de l’équité devrait découler de changements au sein des systèmes, de la culture ou de la société et non pas incomber au groupe »65.

Haine

La « provocation, l’hostilité ou l’intolérance par le biais de menaces, de harcèlement, de sévices, d’incitation ou d’intimidation motivés par la race, la religion, l’origine nationale, l’ethnicité, le sexe, l’identité de genre, l’expression de genre, le handicap ou l’orientation sexuelle réels ou perçus de toute personne »66.

Harcèlement et intimidation

Cela comprend des comportements tels que : l’intimidation ; les remarques racistes ou culturellement offensantes ; les propos microagressifs ; les commentaires sexuels importuns ; les blagues qui ridiculisent ou offensent toute personne raisonnable ; les contacts physiques non désirés ; les menaces verbales ; le partage d’images ou de documents offensants au travail ; le fait de fixer du regard, de suivre, de traquer ; ou tout autre geste qui rabaisse ou embarrasse un(e) employé(e) sensé(e).

Humilité culturelle

Attitude et pratique qui consistent à travailler avec des individus, des familles, des groupes ou des communautés à l’échelle micro, méso et macrosociale en faisant preuve d’humilité tout en apprenant, en communiquant, en offrant de l’aide et en prenant des décisions dans le cadre de la pratique et des contextes professionnels. L’humilité culturelle est orientée vers l’autre. L’élément clé de cette approche est de comprendre la pratique et les rôles du travail social dans une perspective d’apprentissage continu67.

Inconduite sexuelle

L’inconduite sexuelle comprend tout comportement à caractère sexuel adopté par un(e) T.S. envers une personne qui utilise les services ou une personne vulnérable qui en a déjà reçus dans le passé, y compris, entre autres :

  • les commentaires ou questions à caractère sexuel d’un(e) T.S. à une personne qui utilise les services et qui n’ont aucun bien-fondé professionnel, y compris les commentaires ou questions sur le corps, les vêtements ou les antécédents sexuels de cette personne ;
  • les menaces ou tentatives de contact sexuel de la part d’un(e) T.S. envers une personne qui utilise les services ;
  • tout type d’attouchement sexuel entre un(e) T.S. et une personne utilisatrice des services ;
  • le fait pour un(e) T.S. d’encourager une personne qui utilise les services à adopter un comportement à caractère sexuel dans le cadre de la relation qui existe entre la (ou le) T.S. et la personne concernée ;
  • les abus sexuels.

Intersectionnalité

Désigne la manière dont les individus s’inscrivent dans plusieurs catégories sociales, telles que l’origine ethnique, le statut économique, le genre, l’orientation sexuelle, les limitations permanentes ou temporaires des capacités d’une personne, et d’autres facteurs identitaires qui entraînent des inégalités, de la discrimination, des exclusions et des désavantages68.

Justice

Elle englobe les concepts d’impartialité, d’équité et d’égalité au sein de la société. Elle consiste à garantir que tous les individus, indépendamment de leur origine, de leur identité ou de leur statut socio-économique, aient un accès égal aux ressources, aux possibilités et aux droits. La justice vise à créer une société où l’impartialité, l’équité et l’égalité sont au cœur des politiques, des pratiques et des comportements sociaux. Afin d’y arriver, il faut œuvrer activement pour faire tomber les barrières systémiques, promouvoir le changement social et autonomiser les communautés marginalisées afin de permettre à tous les individus de mener une vie épanouissante dans la dignité et le respect.

Justice sociale

La conviction que les personnes issues de tous les groupes identitaires jouissent des mêmes droits, des mêmes possibilités, du même accès aux ressources et des mêmes avantages. Elle reconnaît que des inégalités historiques existent et doivent être abordées et corrigées par des mesures concrètes, notamment la lutte contre la discrimination, l’oppression et les inégalités institutionnelles, tout en reconnaissant que ce processus doit être participatif, collaboratif, inclusif et qu’il doit servir à l’atteinte d’une autonomie individuelle. La justice sociale est une valeur fondamentale et une aspiration de la profession du travail social69.

Limites professionnelles

Un ensemble de lignes directrices, d’attentes et de règles qui fixent les limites d’un comportement sécuritaire, acceptable et efficace de la part des T.S. Les limites professionnelles modernes découlent de diverses sources. Certaines trouvent leur origine dans la législation ou les politiques gouvernementales, d’autres sont définies et codifiées dans des normes de qualité, d’autres encore sont généralement considérées comme relevant des bonnes pratiques, et d’autres enfin se retrouvent dans les politiques et procédures organisationnelles. Elles sont déterminées par de nombreux facteurs, ce qui fait des « limites professionnelles » une expression « fourre-tout » désignant un ensemble très varié de règles et de lignes directrices70.

Personne qui utilise les services de manière involontaire

Personne dont la prise en charge par des T.S. est imposée par la loi, notamment les familles relevant du système de protection de l’enfance qui font l’objet d’une ordonnance de la cour, les personnes qui utilisent des services de santé mentale soumis à un ordre juridique les obligeant à rester à l’hôpital ou à participer à des services de santé mentale, les personnes atteintes d’un trouble cognitif qui sont jugées incapables de participer volontairement, et les personnes qui relèvent du système de justice pénale et qui font l’objet d’une ordonnance d’un tribunal telle qu’une mise à l’épreuve ou une évaluation ordonnée par le tribunal.

Personne(s) qui utilise(nt) les services et Personne(s) utilisatrice(s) des services

Les individus (les personnes utilisatrices des services, les patient(e)s, les pensionnaires, etc.), les parents et les mandataires spéciaux, les familles, les groupes, les communautés et les populations qui ont accès aux (ou qui reçoivent des) services sociaux.

Pratique fondée sur des données probantes

Dans le contexte du travail social, la pratique fondée sur des données probantes désigne l’utilisation d’études axées sur les résultats pour orienter les décisions et les interventions. Elle met l’accent sur des pratiques à la fois efficaces et équitables, intégrant divers systèmes de connaissances afin de répondre aux besoins de toutes les communautés. Cette approche reconnaît et remet en question l’impérialisme cognitif, garantissant que la recherche et les données probantes ne sont pas limitées par une vision coloniale dominante du monde, mais qu’elles intègrent plutôt des méthodologies inclusives et respectueuses des cultures.

Premières Nations

Elles désignent les peuples autochtones du Canada qui ne sont ni Inuits ni Métis. En tant que premiers habitants du territoire, ils occupent une place importante sur le plan culturel, spirituel et historique, avec des traditions, des langues et des systèmes de gouvernance diversifiés qui ont été façonnés par des siècles d’appartenance à leurs territoires. L’expression « Premières Nations » s’applique également à des communautés distinctes souvent appelées « réserves » ou de manière informelle, « res ». Ces communautés, établies dans le cadre colonial, abritent aujourd’hui de nombreux membres des Premières Nations. Malgré les injustices historiques, les Premières Nations continuent de contribuer à la transmission de connaissances et de pratiques essentielles tout en défendant la préservation de leurs droits, de leurs terres et de leurs cultures.

Privilège

Ensemble des avantages dont profite une personne ou un groupe de personnes en raison de son (ou de leur) appartenance à un groupe social particulier ou à une catégorie sociale donnée. Des exemples d’usage comprennent : le privilège de genre, le privilège linguistique, le privilège racial, le privilège socio-économique et le privilège issu du rôle et de l’autorité71.

La profession du travail social conçoit le privilège comme « le fait de bénéficier d’un avantage non mérité en raison d’une identité sociale particulière ou de l’appartenance à un groupe social. Le privilège est décrit comme un avantage à plusieurs égards : identité, race, classe sociale, genre, orientation sexuelle, identité sexuelle, âge, capacités, etc. Le privilège offre une protection, un avantage, un accès aux ressources et une surveillance limitée. Le privilège implique la liberté de pouvoir mener facilement ses activités quotidiennes et de franchir les étapes importantes de la vie, ainsi que de profiter d’avantages et de gains à long terme. Les groupes sociaux qui jouissent de privilèges en tirent des avantages précis, ce qui signifie en fin de compte qu’un autre groupe social ne dispose pas des mêmes faveurs et est donc défavorisé, souvent de manière importante. La profession du travail social exige que la justice sociale soit poursuivie, et dans cet effort, il est important de reconnaître que lorsque des privilèges sont accordés à des personnes en fonction d’une identité sociale observée, cela est préjudiciable et crée des systèmes et des structures d’oppression. Comprendre comment le privilège fonctionne pour opprimer et asservir les individus permet de mieux percevoir ces injustices et incite les personnes à rechercher l’équité et la libération »72.

Racisme

Cela comprend la discrimination, l’antagonisme ou les préjugés d’un individu, d’une communauté ou d’une institution à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de son (ou de leur) appartenance ou de sa (ou de leur) présumée appartenance à un groupe racial ou ethnique, et ayant le pouvoir de mettre en œuvre cette discrimination, cet antagonisme ou ces préjugés par le biais de politiques et de pratiques institutionnelles qui façonnent les croyances et les valeurs culturelles d’une société.

Une idéologie qui établit une hiérarchie entre les races ou les groupes ethniques. Le concept de race n’a aucun fondement scientifique73.

Racisme anti-Noirs

Désigne les attitudes, les croyances, les stéréotypes, la discrimination et les préjugés à l’égard des personnes de descendance africaine. Les racines du racisme anti-Noirs remontent à l’esclavage et à ses répercussions. Profondément ancré dans les institutions, les politiques et les pratiques canadiennes, le racisme anti-Noirs est soit normalisé, soit rendu invisible pour la société blanche dans son ensemble. Le racisme anti-Noirs se manifeste par la manière dont les Canadiens noirs sont désavantagés ou marginalisés dans la société, l’économie et la politique. En conséquence, les Canadiens noirs sont souvent confrontés à l’inégalité des chances, à un taux de chômage plus élevé et à des niveaux de pauvreté importants. Ils sont également surreprésentés dans le système de justice pénale74.

Racisme environnemental

Pratique systématique et institutionnalisée consistant à exposer de manière disproportionnée les collectivités de couleur, les peuples autochtones et les groupes économiquement défavorisés à la pollution dangereuse, aux déchets toxiques et à d’autres nuisances environnementales. Ce concept s’étend également au fait que ces collectivités ont moins accès aux ressources naturelles, à l’air pur et à l’eau, et qu’elles se heurtent souvent à des obstacles lorsqu’elles cherchent à obtenir justice et un traitement équitable dans le cadre des politiques environnementales et des processus décisionnels. Le racisme environnemental constitue une forme d’inégalité systémique qui recoupe les enjeux liés à la race, la classe sociale et l’environnement, soulignant à quel point les communautés marginalisées sont les plus touchées par la dégradation et la négligence de nature environnementale.

Racisme systémique

Le racisme systémique (ou racisme institutionnel) est la notion selon laquelle les structures sociales reproduisent des inégalités basées sur la discrimination raciale. Ainsi les personnes racisées subissent des défis liés au racisme non seulement de la part d’individus, mais également de systèmes (santé, éducation, carcéral, etc.). Le racisme systémique est une notion différente du racisme individuel75.

Réconciliation

Dans le contexte des relations entre la Couronne et les peuples autochtones, c’est le processus qui vise à rétablir et à améliorer les relations entre les peuples autochtones non micmacs et les peuples autochtones ainsi qu’entre ces derniers et les gouvernements. Il est essentiel pour ce processus de reconnaître les conséquences passées et présentes du colonialisme au Canada. Pour que la réconciliation puisse progresser, des mesures concrètes doivent être prises par les non-Autochtones, les gouvernements et les institutions afin de corriger les torts historiques et actuels causés aux peuples autochtones. Les Premières Nations, les Inuits et les Métis peuvent avoir des perspectives différentes sur la réconciliation, car ces peuples n’ont pas vécu les mêmes expériences face au colonialisme76.

Relations duelles ou à rôles multiples

Une relation duelle est définie comme une situation dans laquelle un membre de l’Ordre, en plus de sa relation professionnelle, entretient une ou plusieurs autres relations avec la personne qui utilise ses services, que ce soit avant, pendant ou après la prestation de services professionnels. Une relation duelle ne constitue pas nécessairement un conflit d’intérêts ; toutefois, lorsqu’il existe des relations duelles, il y a un fort potentiel de conflit d’intérêts et il peut y avoir un conflit d’intérêts réel ou perçu.

Les relations autres que professionnelles comprennent, entre autres, celles dans lesquelles le membre de l’Ordre reçoit un service de la part de la personne utilisatrice des services, le membre de l’Ordre entretient une relation personnelle, familiale ou professionnelle avec la personne concernée, ou le membre de l’Ordre assure la thérapie d’étudiant(e)s ou d’employé(e)s sur son lieu de travail, ou de personnes supervisées77.

Résilience

Il s’agit de la capacité à se remettre facilement d’un malheur ou d’un changement, à s’y adapter, à contrôler ses émotions, son attention et son comportement78.

La résilience des Premières Nations, des Métis et des Inuits est ancrée dans la langue, la culture et la spiritualité, tant sur le plan individuel que collectif, contribuant ainsi à renforcer les identités individuelles et collectives qui coexistent en équilibre avec la terre.

La résilience des Noirs consiste en une démarche continue de développement et de renouveau dans un contexte marqué par des défis complexes liés au racisme anti-Noirs, à la discrimination, aux stéréotypes, à la marginalisation et aux microagressions. La résilience des Noirs se construit à partir de la communauté, de la coopération, de la cohésion sociale, des interactions sociales et de la contribution active à la recherche de solutions pour soi-même et pour les autres. Les traditions, les expressions collectives de la culture et de la spiritualité sont des éléments clés, tout comme la communauté et le rôle de l’Église et de la foi. La résilience des Noirs consiste notamment à voir les occasions de se reconstruire de manière plus forte et de grandir et de s’épanouir sur le plan personnel798081.

Savoir afrocentrique

Il s’agit d’une manière de connaître qui s’appuie sur les traditions centrées sur l’Afrique et qui place la vision africaine du monde au centre de toute analyse socioculturelle et sociohistorique des peuples africains. Elle intègre des valeurs traditionnelles telles que le collectivisme, la pensée et la sagesse fondées sur la spiritualité, la communauté, le respect des Anciens et des gardiens du savoir, les rituels et les tabous. Elle reconnaît également l’oppression historique subie par les Africains et les conséquences qui en ont résulté, à savoir des conditions de vie précaires, la discrimination et la perte de leur culture et de leur identité828384.

Sécurité culturelle

Une approche qui tient compte de la manière dont les contextes sociaux et historiques, ainsi que les déséquilibres de pouvoir structurels et interpersonnels, façonnent les inégalités sociales et les expériences des personnes utilisatrices des services. Cette approche peut servir de cadre pour examiner et comprendre les causes profondes des inégalités et de la discrimination persistante. La sécurité culturelle suppose que la (ou le) T.S. développe et poursuive une autoréflexion critique, qu’elle (ou il) ait conscience de sa fonction d’autorité et qu’elle (ou il) comprenne comment les contextes sociaux et historiques influencent et façonnent les systèmes et les institutions. La « sécurité » est définie par les personnes qui reçoivent les services, et non par celles qui les fournissent85.

Services électroniques de travail social

« L’utilisation des ordinateurs (y compris du réseau Internet, des réseaux sociaux, des systèmes de clavardage, des messages texte et du courriel) et d’autres outils électroniques (les téléphones cellulaires, les tablettes, la ligne téléphonique terrestre, les technologies vidéo, etc.) pour : a) fournir des renseignements au grand public ; b) offrir des services de travailleur social [sic] à des clients ; c) communiquer avec des clients ; d) gérer des dossiers et des informations confidentielles ; e) stocker et consulter des informations sur des clients ; ou f) organiser le paiement de services professionnels »86.

Soins adaptés à la culture

La prestation de soins et de pratiques adaptés à la culture renvoie ici au concept de « sensibilité », qui désigne « la capacité des individus à s’ouvrir aux besoins des autres. La sensibilité, qui consiste à percevoir l’existence d’un besoin en se mettant à la place d’une autre personne, est considérée comme la première étape vers la prise en charge, qui doit être suivie par la responsabilité de répondre à ce besoin »87.

Soins communautaires

Ce concept met l’accent sur l’importance de l’entraide, des systèmes de soutien et de la responsabilité communautaire dans la promotion du bien-être individuel et collectif. Il reconnaît que tout le monde n’a pas le même accès aux ressources nécessaires pour prendre soin de soi et souligne le rôle de la communauté dans le soutien émotionnel et pratique.

Spécialisation clinique

Le comité d’examen définit le champ d’activité des clinicien(ne)s spécialisé(é)s comme étant le travail social dans un cabinet privé qui :

a. fournit des évaluations en matière de santé mentale et de bien-être, de toxicomanie, de traumatisme, de deuil, de perte, de maladie et de situations de crise, qui situent l’individu dans son contexte social, y compris les facteurs familiaux, politiques, économiques et culturels, en mettant l’accent sur les déterminants sociaux de la santé mentale ;
b. utilise des thérapies fondées sur des principes de recherche et des approches biopsychosociales et spirituelles adaptées au contexte culturel de la personne qui utilise les services afin d’atteindre ses objectifs en matière de santé mentale et de bien-être, de toxicomanie, de traumatisme, de deuil, de perte, de maladie et de situations de crise ;
c. intervient directement auprès des individus, des couples, des familles et des groupes en se concentrant sur les problèmes complexes qui ont un impact sur le fonctionnement individuel et familial et leurs relations, y compris, entre autres, la santé mentale, la toxicomanie, les traumatismes, le deuil, la perte, la maladie et les situations de crises ; et
d. le travail social clinique repose sur les concepts plus larges propres au travail social, notamment les droits humains et la justice sociale.

Seuls les T.S. autorisé(e)s et approuvé(e)s par le comité d’examen sont habilités à exercer en cabinet privé dans le domaine du travail social clinique.

Transfert et contre-transfert des sentiments

Le transfert intervient lorsqu’une personne utilisatrice des services dirige ou transfère inconsciemment vers la (ou le) T.S. des sentiments, des émotions ou des comportements qui se sont développés dans le cadre de relations antérieures. Ces sentiments découlent souvent d’expériences ou de dynamiques non résolues avec des personnes importantes dans leur vie, telles que des membres de leur famille ou des personnes aidantes. Dans la pratique du travail social, il est essentiel de reconnaître le transfert, car il peut avoir un impact sur la relation thérapeutique et l’efficacité des interventions. Les T.S. doivent être attentives (ou attentifs) à ces dynamiques afin de conserver leur objectivité et de préserver des limites professionnelles appropriées.

Le contre-transfert désigne les réactions émotionnelles, les pensées ou les comportements qu’un(e) T.S. peut inconsciemment développer à l’égard d’une personne utilisatrice des services, souvent influencés par ses propres expériences passées ou des éléments déclencheurs personnels. Il peut s’agir de sentiments positifs ou négatifs qui, s’ils ne sont pas reconnus et gérés, peuvent brouiller le jugement et compromettre les limites professionnelles ou la prise de décision. Les T.S. doivent rester lucides et réfléchi(e)s afin d’identifier le contre-transfert et d’y remédier par le biais d’une supervision ou d’une consultation professionnelle afin de maintenir une pratique éthique et efficace.

Traumatisme collectif

Désigne l’impact d’une expérience traumatisante qui affecte et concerne des groupes entiers de personnes, des communautés ou des sociétés. Le traumatisme collectif peut avoir des répercussions sur les relations, modifier les politiques et les processus gouvernementaux, altérer le fonctionnement de la société et même changer ses normes sociales88.

Traumatisme secondaire

Il résulte du fait d’avoir été témoin d’un événement (ou d’une série d’événements) traumatisant(s) pouvant entraîner des symptômes similaires à ceux du syndrome de stress post-traumatique (SSPT)89.

Traumatisme transmis par personne interposée

Il s’agit de la transformation de la vision du monde d’un(e) T.S. en raison de l’exposition répétée à des images, des récits et des expériences traumatisants. Les T.S. sont envahis ici par des pensées et des images intrusives et ont du mal à se débarrasser des expériences traumatisantes qui leur sont racontées.

Travail social afrocentrique

Une approche du travail social fondée sur les concepts philosophiques traditionnels africains utilisés pour expliquer et résoudre les problèmes sociaux humains. Il existe « trois principes fondamentaux du travail social afrocentrique : l’identité individuelle dépend de l’identité collective ; l’aspect spirituel de l’être humain est aussi légitime que l’aspect matériel ; et l’approche efficace vers la connaissance est épistémologiquement valide. Le travail social afrocentrique sous-entend qu’il est impossible d’influencer un membre de la société sans influencer les autres. En Afrique, il n’existe pas de séparation claire entre un individu et les autres »90. Les T.S. qui exercent tant à l’échelle micro et macrosociale comprennent que les problèmes humains trouvent leur origine dans l’oppression et l’aliénation spirituelle et s’efforcent d’autonomiser les personnes en intégrant les valeurs et les pratiques traditionnelles, en s’appuyant sur leurs forces et en s’attaquant aux systèmes coloniaux et à leur impact néfaste sur les populations91.

Travailleuse sociale ou travailleur social

Une personne dûment autorisée à exercer la profession du travail social dans une province ou un territoire.

Usure de compassion

L’érosion émotionnelle et physique profonde qui survient lorsqu’un(e) T.S. ou une autre personne aidante n’est pas en mesure de se reconstituer et de se ressourcer.

Violence conjugale

Les violences familiales, appelées aussi « violences domestiques » ou « violences conjugales », désignent tout comportement répété qui vise à obtenir ou maintenir un pouvoir ou un contrôle sur le/la partenaire dans une relation. Ces violences peuvent être physiques, sexuelles, émotionnelles ou psychologiques, ou prendre la forme de menaces contre une autre personne. Elles recouvrent tout comportement visant à effrayer, intimider, terroriser, manipuler, offenser, humilier, culpabiliser ou blesser autrui. Les violences familiales peuvent toucher tout le monde, mais les femmes et les personnes de genre divers sont touchées de manière disproportionnée, car elles sont confrontées à des niveaux de violence plus élevés en raison des inégalités systémiques et des dynamiques de pouvoir sociétales, quels que soient la race, l’âge, l’orientation sexuelle, la religion ou le sexe. Elles peuvent exister dans différents types de relations et concerner des couples mariés, vivant ensemble ou entretenant une relation amoureuse. Ces violences touchent des victimes venant de tous les contextes socioéconomiques et de tous niveaux d’éducation. Il est essentiel de reconnaître et de lutter contre cette incidence disproportionnée afin de favoriser la sécurité et l’égalité92.


38 Asante, M.K. (1980). Afrocentricity: The theory of social change. Buffalo, NY: Amuliefi.

39 Mullings, Delores; Clarke, Jennifer; Bernard, Wanda Thomas; Este, David; Giwa, Sulaimon. (2021). Africentric Social Work. Fernwood Publishing Canada.

40 Pellebon, Dwain A. “An Analysis of Afrocentricity as Theory for Social Work Practice.” Advances in Social Work 8, no 1 (Printemps 2007): 169–183.

41 Daniels, Jean E. “Africentric social work practice: The new approach for social work practice intervention in the 21st century.” International Social Work 44(3) (2001): 301–309.

42 Healing Families, Helping Systems: A Trauma-Informed Practice Guide for Working with Children, Youth and Families. (2017). Tiré de
https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/health/child-teen-mental-health/trauma-informed_practice_guide.pdf,
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43 Regehr, C. and B. J. Antle. (1997). “Coercive influences: Informed consent and court-mandated social work practice.” Social Work 42(3): 300–306.

44 Récupéré de https://raisingthevillage.ca/wp-content/uploads/2020/02/Outcome5-Self-Determination.pdf.

45 Etchells, E.; Sharpe, G.; Elliott, C.; Singer, P. (1996). “Bioethics for clinicians: 3: Capacity.” Canadian Medical Association Journal 155: 657–661.

46 Ordre professionnel des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (2005). Core competencies of Social Workers. Montreal, QC. Cité dans Crockwell, Lisa. “The Ethics of Competence.” Practice Matters, Nov 2012. Tiré de Practice_Matters_Competence.pdf (nlcsw.ca).

47 NSCSW (Novembre 2021). Social Worker Regulations Made under Section [20] of the Social Workers Act. Tiré de https://nscsw.org/wp-content/uploads/2016/10/SW-Regulations-Updated-November-2021.pdf.

48 Nova Scotia College of Nursing. Continuing Competence Program. Tiré de https://www.nscn.ca/professional-practice/continuing-competence/continuing-competence-program.

49 Personal Health Information Act – Your privacy, our commitment. Tiré de https://novascotia.ca/dhw/phia/your-privacy.asp.

50 Nova Scotia College of Social Workers. Standards of Practice (2022), p. 36.

51 Le consentement : Guide à l’intention des médecins du Canada. 4e éd., mai 2006, révisé avril 2021. Récupéré le 27 juin 2023. https://www.cmpa-acpm.ca/fr/advice-publications/handbooks/consent-a-guide-for-canadian-physicians.

52 Barker, Robert L. The Social Work Dictionary, 4e éd. (1999).

53 Weinberg, M. “Moral Distress: A Missing but Relevant Concept for Ethics in Social Work.” Canadian Social Work Review 26(2) (2009).

54 Guide de la terminologie liée à l’équité, la diversité et l’inclusion – TERMIUM Plus®, Portail linguistique du Canada. Tiré de https://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/fr/publications/equite-diversite-inclusion-equity-diversity-inclusion-fra.

55 National Association of Social Workers. Standards and Indicators for Cultural Diversity. Tiré de https://www.socialworkers.org/Practice/NASW-Practice-Standards-Guidelines/Standards-and-Indicators-for-Cultural-Competence-in-Social-Work-Practice.

56 Commission canadienne des droits de la personne. Tiré de https://www.ccdp-chrc.gc.ca/.

57 Consent, Capacity, and Substitute Decision-Makers. PHIA. Tiré de https://novascotia.ca/dhw/phia/documents/chapters/4-Consent-Capacity-and-Substitute-Decision-Makers.pdf.

58 Mathieu, F. The Compassion Fatigue Workbook. Routledge NY, 2012, p. 14.

59 American Psychological Association. Equity, Diversity, and Inclusion Framework (2021). Tiré de https://www.apa.org/about/apa/equity-diversity-inclusion/framework.

60 La prévention de la criminalité juvénile par le développement social. Tiré de https://www.ccsd.ca/resources/CrimePrevention/f/d_exclusion.htm.

61 Récupéré de https://www.ccnsa.ca/.

62 Ne laisser personne de côté. UNSDG, 2022. Tiré de https://unsdg.un.org/fr/2030-agenda/universal-values/leave-no-one-behind.

63 Human Rights Campaign Foundation. “Professional Resources: LGBTQ+ Inclusive Definitions of Family.” Tiré de https://www.thehrcfoundation.org/professional-resources/lgbtq–inclusive-definitions-of-family.

64 University of Western Ontario, Western Centre for School Mental Health. (n.d.). Building Capacity to Work with 2SLGBTQIA+ Youth: Understanding Concepts and Terminology. Tiré de https://www.csmh.uwo.ca/docs/HRP-for-2SLGBTQIA-Concepts-and-Terminology.pdf.

65 Guide de la terminologie liée à l’équité, la diversité et l’inclusion – TERMIUM Plus®. Tiré de https://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/fr/publications/equite-diversite-inclusion-equity-diversity-inclusion-fra.

66 Dismantling Racism and Hate Act, Chapter 3, 2022, Section 2a. Tiré de https://nslegislature.ca/bill-details/legislation/act-to-dismantle-racism-and-hate.

67 NASW. Standards and Indicators for Cultural Competence in Social Work Practice. Tiré de https://www.socialworkers.org/Practice/NASW-Practice-Standards-Guidelines/Standards-and-Indicators-for-Cultural-Competence-in-Social-Work-Practice.

68 “Intersectionality: From Theory to Practice.” Annual Review of Law and Social Science 15 (2019): 247–265. https://doi.org/10.1146/annurev-lawsocsci-101518-042942.

69 Atteberry Ash, Brittanie. “Defining Social Justice.” University of Denver Graduate School of Social Work (2020). Tiré de https://socialwork.du.edu/news/defining-social-justice.

70 Cooper, Frank. (2012). Professional Boundaries in Social Work and Social Care: A Practical Guide to Understanding, Maintaining and Managing Your Professional Boundaries. Tiré de https://bhdp.sccgov.org/sites/g/files/exjcpb716/files/boundaries_for_carers.pdf.

71 Guide de la terminologie liée à l’équité, la diversité et l’inclusion – TERMIUM Plus®. Tiré de https://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/fr/publications/equite-diversite-inclusion-equity-diversity-inclusion-fra.

72 NASW. Encyclopedia of Social Work. Tiré de https://doi.org/10.1093/acrefore/9780199975839.013.305.

73 Dismantling Racism and Hate Act, Chapter 3, 2022, Section 2.

74 Oyeniran, C. (2022). “Anti-Black Racism in Canada.” Dans The Canadian Encyclopedia. Tiré de https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/anti-black-racism-in-canada.

75 The Canadian Encyclopedia. Tiré de https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/racisme-systemique.

76 Ibid.

77 Nova Scotia College of Social Workers. Glossary. Tiré de https://nscsw.org/practice/standards-of-practice/glossary/.

78 Whitney, Elizabeth. “Resilience for Social Workers: How to Increase Flexibility, Energy, and Engagement in the Face of Challenge.” The New Social Worker, 2017.

79 Antabe, Roger; Miller, Desmond; Kohoun, Bagnini; Okonufua, Osagie; Husbands, Winston. “Black Resilience: A Strategic Asset for Engaging Heterosexual Black Canadian Men in Community Responses to HIV.” Journal of Racial and Ethnic Health Disparities 9 (2022): 756–766. https://doi.org/10.1007/s40615-021-01011-w.

80 Canadian Observatory on Homelessness. Black Joy: Resistance, Resilience, and What It Means to Black Canadian Youth Experiencing Homelessness. Tiré de https://www.homelesshub.ca/resource/black-joy-resistance-resilience-and-what-it-means-black-canadian-youth-experiencing-homelessness.

81 Dickey, Sabrina L.; Ai, Amy L.; Hawkins, C.; Clark, I.; Wedenoja, M.; Boone, K.; Raney, A. “Psychosocial and Physical Challenges from a Natural Hazard: Implications for Resilience in the Black Community.” Natural Hazards Review 24(2) (2023): 04023003.

82 Daniels, Jean E. “Africentric social work practice: The new approach for social work practice intervention in the 21st century.” International Social Work 44(3) (2001): 301–309.

83 Gilbert, Harvey; Belgrave. “Advancing the Africentric Paradigm Shift Discourse.” Social Work 54(3) (2009): 243–252.

84 Nashon, Anderson; Wright. “Editorial Introduction: African Ways of Knowing, Worldviews and Pedagogy.” Journal of Contemporary Issues in Education 2(2) (2007): 1–6. ISSN 1718–4770. http://ejournals.library.ualberta.ca/index.php/JCIE.

85 Ward, C.; Branch, C.; Fridkin, A. (2016). “What is Indigenous Cultural Safety – and Why Should I Care About It?” Visions Journal 11(4): 29. Tiré de Here to Help.

86 Association des travailleuses et travailleurs sociaux du Nouveau-Brunswick (ATTSNB). (2020). Normes concernant les services de télésanté, l’utilisation des outils technologiques et le travail social. Tiré de https://www.nbasw-atsnb.ca/assets/Uploads/Standards-Regarding-Telehealth-Services-FR.pdf.

87 Klaver, K.; Baart, A. (2011). “Attentiveness in Care: Towards a Theoretical Framework.” Nursing Ethics 18(5): 686–693. doi: 10.1177/0969733011408052.

88 Turmaud, D. “What Is Collective Trauma? How it could be impacting us.” Psychology Today, 23 May 2020.

89 Mathieu, F. The Compassion Fatigue Workbook. Routledge NY, 2012, p. 14.

90 Mabvurira, V. (2020). “Making sense of African thought in social work practice in Zimbabwe: Towards professional decolonisation.” International Social Work 63(4): 419–430. doi: 10.1177/0020872818797997.

91 Mullings, Delores; Clarke, Jennifer; Bernard, Wanda Thomas; Este, David; Giwa, Sulaimon. (2021). Africentric Social Work. Fernwood Publishing Canada.

92 Nations Unies. “What is Domestic Abuse.” Tiré de https://www.un.org/fr/coronavirus/what-is-domestic-abuse.

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